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Malawi - Astatotilapia calliptera

La majorité des cichlidés haplochrominiens du lac Malawi auraient un ancêtre commun. Astatotilapia calliptera est par hypothèse à l’origine de ce "species flock" (Fryer et Iles -1972 :478). Cette espèce distribuée dans tout le lac, donc sympatrique de ses espèces filles ; se rencontre aussi dans les rivières environnantes. Des échanges permanents de caractères génétiques des diverses populations lacustres et fluviatiles semblent expliquer que ce cichlidé soit resté identique dans ses diverses populations.

Autres Noms :

" Haplochromis callipterus " Nom commercial.

Origine - Distribution :

Endémique du Lac Malawi et des rivières environnantes.

Ecologie :

1. Biotope

Espèce la plus généraliste du lac tant par son alimentation que par son biotope. Mais on le rencontrerait plus densément dans les massifs de vallisneria ou de roseaux, et dans les zones rocheuses, en eau peu profonde.

2. Caractéristiques de l'eau

En milieu naturel : contrairement à de nombreux cichlidés du lac Malawi, il tolère très bien les variations chimiques de l’eau, et vit dans les rivières à PH acide à neutre (5 à 7), autant que dans le lac au PH alcalin (8). En outre il s’accommode bien d’une eau chargée en matières minérales et organiques (turbide) comme de l’eau claire du lac.

Observations personnelles en aquarium : Eau limpide, alcaline à neutre. Je ne teste pas, mais je renouvelle régulièrement environ 25% du volume d'eau.

3. Température :

Observations personnelles : En aquarium, de 20° à 26° avec tolérance de baisse progressive et temporaire jusqu'à 15°. En bassin l'été, dans un volume important l'amplitude thermique jour/nuit à peu de conséquence sur la température de l'eau. Elles me confirment les tolérances constatées en aquarium.

4. Nourriture

En milieu naturel : omnivore, il consomme invertébrés, algues, plantes, petits poissons et plancton, aufwuchs..

Observations personnelles en aquarium : Apprécie tout type de nourriture, outre celles déjà citées paillettes, granulés... Il est…omnivore !

5. Groupe trophique - Conspécifiques

Sympatrique de ses espèces filles puisqu’on le trouve partout dans le lac.

Description :

Taille: Un peu plus de 13 cm pour les mâles beaucoup moins pour les femelles.

Couleurs: Les mâles dominants sont très colorés, les femelles plus ternes.

Mâles Dominants "en vert" , (Cf. photo) :

- Vert lumineux (tête et dos),

- Bleu lumineux (corps et lèvre inférieure),

- trait Noir (tête barrée en oblique, œil),

Femelles:

- Vert olive (dos),

- Gris argent (ventre),

Subadultes:

- coloration identique aux femelles.

Mâles dominés:

- Coloration identique aux femelles ;

ou

- Vert olive à plus lumineux (tête et dos),

- trait Noir (tête barrée en oblique, œil),

- Bleu lumineux (corps et lèvre inférieure),

Stress:

- coloration terne, à identique aux femelles.

Introduction en aquariophilie : ?

Comportement :

Interspécifique: assez remuant, domine un bac, mais dans l’ensemble convenable.

Intraspécifique: mâles assez teigneux entre eux, avec un fort comportement terrritorial en aquarium.

Reproduction: Incubation buccale de type maternel ovophile.

Expérience personnelle:

A l’occasion d’une bourse aquariophile régionale à Narbonne j’échangeais des cichlidés de mes reproductions contre mes premiers Astatotilapia calliptera juvéniles. Certains spécialistes considérant que ce poisson pourrait être à l’origine de la plupart des espèces de cichlidés du lac Malawi, il m’a semblé intéressant, à ce titre, d’en observer personnellement.

Astatotilapia calliptera est à l'état naturel endémique du lac Malawi et de ses affluents. Ce lac se situe sur la vallée du Rift de l’Est africain. Cette immensité d’eau douce est alimentée par les réseaux hydrographiques de grandes rivières dotées d’affluents. L’habitat naturel D’ A. calliptera est donc très varié.

Mon groupe de juvéniles fut disposé dans un bac de croissance en compagnie d’autres alevins de cichlidés. Dans ces conditions, ils profitent beaucoup mieux que d’autres espèces de leur alimentation. Les mâles ont une croissance bien supérieure a celle des femelles. Adultes ils dépassent les 10 cm, les femelles restent bien en deçà.

Le dimorphisme sexuel est nettement apparent sur des individus adultes en couleur de dominance. Cependant le mâle n’arborera sa somptueuse couleur verte que s’il domine. Mais il semble assez facile de distinguer les mâles et les femelles dès lors que leur taille avoisine les 5 cm. Les mâles sont les plus grands dans une même portée. A l’observation, cela se confirme très tôt par d’autres caractéristiques «viriles». Dés lors qu’ils commencent à adopter un comportement de reproduction : la défense d’un territoire, la couleur verte, les ocelles de la nageoire annale, et la barre noire traversant l’œil peuvent aussi attester de leur sexe. J’ai personnellement vu une femelle de 4 cm de longueur totale en incubation. Elle portait une dizaine d’alevins ! ! !

Le mâle en couleur de dominance est vert lumineux, des reflets bleu sur les lèvres, une barre noire sur l’œil. Dominé il a des tâches -bandes- sombres visibles sur ses flancs et son patron vert est beaucoup moins lumineux tirant d’avantage sur le vert olive.

Comportement Territorial :

Les relations intraspécifiques sont assez, voire très, houleuses entre mâles qui veulent assurer leur dominance. Pour le mâle un territoire, si petit fut-il, semble nécessaire. Le mâle territorial, sait s'imposer. C’est un très joli poisson au caractère affirmé, auquel il ne faut pas réduire les espaces sans prévoir de multiples cachettes. Ayant du restreindre un temps leur lieu de vie, trois mâles adultes sont passés de 180 cm de diamètre, à un aquarium en 80 par 30 cm. L’un d’eux a réussi à dominer les autres jusqu’à les tuer. Par contre un groupe constitué de sept mâles ayant grandi ensemble dans un aquarium en 120 par 40 cm se comporte correctement. Les groupes constitués peuvent donc comprendre plusieurs mâles sans que cela ne soit un problème, même sur une petite surface. Mais si le groupe diminue le mâle dominant pourra tuer les dominés. Les mâles adultes dominés ternissent. Ils essaient de ressembler ainsi à des femelles, pour ne pas être pourchassés comme rivaux.

Les relations interspécifiques sont relativement calmes. Mais il est préférable d’éviter une cohabitation avec des poissons paisibles tels Aulonocara et Haplochrominiens en général. Cette cohabitation est possible avec des M'buna ou M'bipi..

Reproduction :

Lorsqu'une femelle est prête à pondre le mâle essaie de l’attirer sur son domaine. Chacun des mâles accentue ses couleurs. Aux frontières des territoires les prises de bouches peuvent être énergiques et belles entre mâles désireux de se reproduire. Hormis la femelle convoitée, tout intrus est chassé. Certains dominés essaient de participer et rivalisent en rehaussant leurs couleurs : le vert étincelle. La femelle peut naviguer sur plusieurs territoires de mâles et peut ainsi aller se reproduire avec plusieurs d’entre eux. Cela semble permettre une certaine stabilité du patrimoine génétique..

Une forte densité de population n’est pas un obstacle à la reproduction, si les conditions d’alimentation et d’hygiène sont correctes. En fait, c’est un poisson vif et robuste au comportement attrayant et d’une très belle couleur verte

Cette espèce, à incubation buccale de type maternel, bénéficie de très bonnes mères, gardant les œufs - larves et alevins (de 20 à 35 en moyenne mais parfois beaucoup plus !) - en bouche environ 2 semaines a 25°.

J'ai pu diffuser mes reproductions auprès de copains. Il est un poisson agréable à maintenir. De plus c’est un vénérable patriarche : ancêtre de tant d’autres magnifiques espèces.

Par ailleurs, il faut être attentif à l'hybridation possible avec d'autres espèces. D'un œil aquariophile, certaines espèces sont proches morphologiquement de A. calliptera ( surtout les juvéniles):

- Thoracochromis brauschi du lac Fwa (rivière),

- Astatotilapia aenecolor (Haplochromis species "Yellow belly") des lacs Edward & Georges,

- Astatotilapia bloyeti du lac Victoria.

(Ces poissons étant aussi présents dans les rivières environnantes.)

En parure de frai il est quasiment impossible de confondre ces espèces ; mais si vous les mélangez et les diffusez, le stress leur fera perdre leurs couleurs et vous risquerez d'assortir des espèces qui dans la nature n'auraient aucune chance de se rencontrer

Bibliographie:

-Guide « Back to nature des cichlidés du Malawi » auteur : Ad KONINGS.

-« Les cichlidés du Malawi dans leur milieu naturel » chez CICHLID PRESS, auteur : Ad KONINGS.

Glossaire :

Species flock : groupe d’espèces étroitement apparentées qui habitent une zone géographique limitée ; et endémique de cette zone.

Sympatrique : vivant en compagnie de.

© Philippe MARCEL AFC


Date de création : 04/03/2005 17:10
Dernière modification : 04/03/2005 17:10
Catégorie : Malawi
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